Le syndrome [E]



de Franck Thilliez
Thriller
Pocket - 2012
510 pages - 14,50 $

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Pourquoi ce livre

Une amie m'avait donné La chambre des morts l'année dernière que j'avais aimé. En passant devant le rayon Pocket du salon du livre de Québec cette année, j'ai entendu mon nom : les livres de Franck Thilliez m'appelaient « achètent-nous... » disaient-ils. J'en ai donc pris trois avec moi (oui… tout bon lecteur a déjà entendu l'appel du livre, pas vrai ?)

Résumé

Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle... Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille.
Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés... Il n'en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé.
Deux pistes pour une seule et même affaire qui va réunir Henebelle et Sharko.
Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d'une réalité effrayante. Ceux qui ne connaissent pas le syndrome [E], ne savent pas de quoi ils sont capables...

Ce que j'en pense


Un livre qui se lit très vite (moins d'une semaine pour ma part). J'ai été prise par son rythme soutenu, en partie dû – à mon sens – par l’alternance des chapitres entre les personnages principaux (Lucie et Franck). J’apprécie cette forme de récit qui rend un livre plus dynamique. C’est un peu comme regarder un film, certains apprécient de voir le même personnage du début à la fin, d’autres (comme moi) apprécient d’en voir plusieurs. 

Le récit en lui-même ne m’a pas étonnée, par contre j’ai apprécié les détails techniques – oui, une fois n’est pas coutume, ils peuvent me plaire – particulièrement concernant les films et l’histoire du Québec. On voit là un bon travail de recherche de la part de l'auteur, ce qui rend son livre très réaliste. Là encore, je ne me suis pas sentie noyée sous la masse des informations, ce qui est très bien, puisque quand je lis un thriller, c'est l'histoire qui m'intéresse et les interactions. Il faut reconnaître à Franck Thilliez son talent de vulgarisateur, qui lui permet d'introduire des notions complexes dans ses romans tout en les rendant faciles à comprendre et d'établir une base solide de réflexions ou du moins de nous donner le sentiment d'être inclus dans l'enquête. 

J'ai relevé une répétition que j'ai trouvée sympa et peut-être faite exprès. Page 62, l'anthropologue judiciaire doit donner des explications à Sharko et demande « On se la fait comment ? Simple ou compliquée ? » Et page 76, c'est le restaurateur de film qui demande à Lucie « On se la fait comment ? Simple ou compliquée ? » Était-ce une façon déguisée de nous indiquer le destin commun de ces deux-là ? Seul l'auteur pourrait le dire...

Les conspirationnistes seront ravis de la tournure du thriller. En ce qui me concerne, c’est le point noir du roman, le moment où je me suis dit « rôoo… trop facile, il aurait pu trouver mieux, c’est du déjà-vu » et c’est dommage, parce que l’histoire aurait pu être exceptionnelle. Mis à part cela, je me suis attachée aux personnages de Franck et Lucie, deux écorchés vifs, dont un schizophrène – ce qui est peu commun chez les flics me direz-vous.

J’ai apprécié la part d’ombre de Franck et la lutte que Lucie doit mener dans le choix qu’elle doit faire entre ses filles et son travail. Même si la lutte est perdue d’avance pour ses filles, car on sent son besoin viscéral de traquer la bête – ou l’assassin en l’occurrence. Je regardais la série The Killing et Lucie me fait penser à cette flic, Sarah Linden, complètement obsédée par sa traque au point de négliger son fils et sa vie. Quant à Franck, son côté foldingue est une nouveauté dans mon cas, plutôt habituée aux flics sans faille – mis à part l’alcool, les femmes ou le jeu bien sûr ! J’ai donc particulièrement apprécié son personnage.

L’épilogue est prévisible, on sent qu’il va se passer quelque chose, mon cœur de mère a eu les mêmes inquiétudes que Lucie et ce qui devait arriver arriva, c’était sûr… et pourtant, je me suis dit « MAIS IL NE PEUT PAS FINIR COMME ÇA ! ».

Si, il le peut et l’a fait. Heureusement ! J'avais acheté la suite (Gattaca) en même temps. Faites attention ! Achetez la suite avant de finir ce tome...

Bref

Un livre qu’on dévore, au rythme soutenu et qui se lit facilement grâce, il faut le dire, à la fluidité du texte.

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